Menu
Libération
Sur Max

«Dune : Prophecy», pénitence grise

Article réservé aux abonnés
Situé 10 000 ans avant les événements du ­best-seller de Frank Herbert, le spin-off inerte et purement décoratif retrace sur Max l’essor d’un ordre politico-religieux à l’influence tentaculaire.
(Warner)
publié le 21 novembre 2024 à 16h46

Une étude de l’institut Max-Planck nous a appris la semaine dernière que l’intelligence artificielle commençait à influencer le langage humain dans le champ académique. Ce ne sont plus les machines qui apprennent à nous imiter : c’est nous qui les prenons pour modèles. Par conséquent, la prochaine fois que vous serez tenté de prononcer à propos de telle production audiovisuelle quelque peu formatée la sentence critique la plus à la mode – «c’est écrit par une IA !» –, demandez-vous plutôt : sommes-nous vraiment, Homo sapiens, de tels chefs-d’œuvre d’organicité irréductible en comparaison des robots algorithmiques ? Ou bien est-il temps d’embrasser la co-évolution homme-machine ?

Dune : Prophecy est l’occasion idéale de s’y mettre, l’ironie étant que la série prend pour point de départ le bannissement des machines pensantes, contre lesquelles l’humanité vient de gagner in extremis une guerre dont elle préfère écarter tout risque de revanche en se rebâtissant sur des bases technologiques primitives – ainsi que sur un retour du religieux, incarné en partie par l’ascension de l’ordre Bene Gesserit, au cœur de l’intrigue. A la fois couvent interstellaire et école pour éminences grises, fournissant en conseillères tous les dirigeants de l’empire cosmique, l’organisation est menée d’une main de fer par une révérende avide de domination et de vengeance (Emily Watson), mais défiée par une mystérieuse prophétie laissant planer la menace d’une annihilation.

Si les de