Souvenez-vous : «Emmys so white», le slogan-hashtag qui dénonçait le manque de diversité aux Emmy Awards, les oscars de la télé américaine. C’était il y a deux ans, dans le fameux monde d’avant, celui dont on nous avait promis-juré qu’il allait débarrasser le plancher. Il faut croire que le deal avait été signé avec les Australiens parce qu’il est toujours là. L’édition 2020 sentait par trop le mea culpa affecté : pour la première fois, les actrices et acteurs noirs, asiatiques et latinos étaient non seulement présents en nombre mais dépassaient le nombre d’actrices et d’acteurs blancs. La 73e édition de la remise de prix, elle, qui s’est déroulée hier à Los Angeles, a marqué le retour aux bonnes vieilles habitudes, malgré les déclarations béates du président de l’Académie de télévision, Frank Scherma. En bref, beaucoup de nommés issus de la diversité mais peu de récompenses. Résultat : de l’ensemble de la soirée, la presse d’Outre-Atlantique n’a tiré qu’un récit, uniforme, celui de l’égalité bafouée et de l’hypocrisie séculaire. Faits indiscutables mais qui éclipsent toutefois le seul élément véritablement intéressant de la soirée : celui du prix remis à Michaela Coel pour le scénario de sa série I May Destroy You, dans laquelle elle interprète également le premier rôle. Intéressant parce que l’actrice est noire, oui, bien sûr, mais pas seulement.
Agression sexuelle
Coproduction anglo-américaine entre la BBC et HBO, I May Destroy You avait initialement été proposé à