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«Fargo» saison 5 sur Canal+ : la face cachée du Midwest

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Génialement grotesque, bondissant d’un genre à l’autre, la cinquième saison de la série inspirée par le film des frères Coen ouvre l’année avec brio, sur le sujet délicat des violences conjugales.
Roy Tillman (de dos)– campé par un Jon Hamm (Mad Men) terrifiant – n’est pas seulement le shérif du coin mais un «constitutional sherif», un de ces élus patriotes jugeant que le pouvoir ne saurait être que local et s’estime au-dessus des règles et autorités fédérales, de la Constitution, de la loi, pour ne reconnaître au-dessus de lui que la loi divine. (FX)
publié le 9 janvier 2024 à 9h42

La première image est celle d’une femme propulsée en arrière par un uppercut, uppercut asséné par une mère de famille dans une salle des fêtes transformée en cage de MMA. Au ralenti, c’est toute une communauté qui s’empoigne et ne fait plus corps que par la similarité des gestes unanimement partagés : cheveux tirés, cols arrachés, crochets à l’estomac. «Personne ne m’écoute !!!» hurle un moustachu en agrippant une mère qui tente d’exfiltrer sa fille, pendant qu’à la tribune, on annonce que la réunion parents-profs du collège est ajournée. Série fondée sur l’esprit «Minnesota Nice», expression désignant une personne agressivement sympathique développant une aversion quasi maladive au conflit, Fargo ouvre sa cinquième saison sur une Amérique des petites villes à feu et à sang, où le dialogue est définitivement rompu. Le tableau est posé de façon grotesque : cette saison (sans lien avec les précédentes, puisque la série inspirée du film des frères Coen est une anthologie) est affaire de réalités alternatives et de violence (systématiquement dirigée contre les femmes).

La violence, donc. Puisque c’est par elle que le récit s’installe. Fraîchement libérée de prison après avoir tasé un policier à la salle des fêtes, Dorothy Lyon retrouve sa vie de femme au foyer. Pancakes au petit-déjeuner, puis crochet devant la télé. Le moment où deux hommes cagoulés surgissent chez elle. Un début d’incendie et un coup de patins à glace plus tard, et la voilà ligotée à l’arrière d’u