«Feel good». Se sentir bien. Des mots qui résonnent comme une utopie, un mantra, un slogan pour tee-shirt, ou dans le vide. La première saison de Feel Good avait trituré, retourné et saccagé l’idée de bien-être contenue dans son propre titre à travers le couple (trop) vite formé par George et Mae. La première, prof anglaise un peu flottante, peinait à faire son coming out, à se gérer et à gérer les insécurités de la seconde, comédienne canadienne de stand-up et ancienne droguée rechignant à aller aux Narcotiques anonymes. L’expérience de Mae était basée sur celle de son interprète, et à l’origine de la série, Mae Martin, nourrissant un humour abrasif et un sentiment de vérité vite inconfortable – Feel Good est, pour aller très vite, de la même étoffe que Fleabag et I May Destroy You dans son examen au scalpel de personnages brisés. La série queer sait ménager des blagues intimes et trash, à base de ceintures-gode et de références à Jason Statham (l’axe stand-up), mais aussi une veine parallèle burlesque, plus farfelue, via une galerie de seconds rôles lunaires. A son sommet trône Lisa Kudrow en mère de Mae (imaginez ses personnages de Friends, Phoebe et sa jumelle Ursula, vingt ans après, qui auraient fusionné façon Dragon Ball Z). Mais les vraies leçons de Feel Good nous laissent en suspens : n’y aurait-il que des relations toxiques à divers degrés, et peut-on s’en accommoder ? N’y aurait-il que des dépendances (aux au
Série
«Feel Good» file l’amour imparfait
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Mae et George (Mae Martin et Charlotte Ritchie), couple à l'alchimie bouillonnante. (NETFLIX)
par Léo Soesanto
publié le 20 juin 2021 à 2h39
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