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Du cinéma à la série: «C’est devenu morbide de passer trois ans sur un film»

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La migration des cinéastes, acteurs et producteurs vers les séries, secteur porteur à l’heure d’une inquiétante désaffection des salles, s’est fortement accélérée en France. Une fuite des cerveaux flagrante dans le programme du festival Séries Mania, qui débute ce vendredi à Lille.
Frédéric Pierrot dans la saison 2 d’En thérapie, toujours chapeautée par Eric Toledano et Olivier Nakache. (Manuel Moutier)
publié le 17 mars 2022 à 19h15

Il n’est jamais trop tard pour être en retard, diraient peut-être nos voisins américains avec un sourire attendri. La migration des cinéastes vers le monde effervescent de la série, phénomène flagrant chez eux depuis une bonne décennie (sous escorte de David Fincher, Martin Scorsese, Jane Campion, Steven Soderbergh…) et plus discrètement amorcé chez nous jusqu’alors, s’est phénoménalement accélérée en France. Le programme du festival Séries Mania, qui s’ouvre ce vendredi à Lille, parle de lui-même. A la réalisation de la saison 2 d’En thérapie, toujours chapeautée par le tandem qui nous veut du bien Eric Toledano et Olivier Nakache, les transfuges du cinéma se succèdent : Emmanuelle Bercot, Agnès Jaoui, Arnaud Desplechin. Créée pour Arte et Netflix, le Monde de demain, sur l’ascension du groupe NTM et l’explosion du hip-hop en France dans les années 80, est portée par la cinéaste Katell Quillévéré (Un poison violent, Suzanne, Réparer les vivants…) et Hélier Cisterne (réalisateur sur le Bureau des légendes, auteur du film De nos frères blessés en salles ce mois-ci). A la production : la société indépendante les Films du Bélier.

Car les producteurs de films, nombreux à développer leur département «télévision» par les temps qui courent, ne sont pas en reste dans cette translation du grand écran vers le petit. L’herbe ser