Dès ses premières images, Five Days at Memorial organise la spectaculaire collision entre le récit de faits récents et une imagerie venue du cinéma de genre. Une atmosphère sortie d’un show post-apocalyptique introduite par un carton et une date : 11 septembre. Avec malice, la mini-série retarde l’apparition de l’année, comme s’il s’agissait de raviver les plaies d’une catastrophe pour mieux en évoquer une autre. On n’est pas en 2001 mais en 2005, à La Nouvelle-Orléans, treize jours après le passage de l’ouragan Katrina. Une cohorte d’inspecteurs en combinaisons Hazmat jaunes s’engouffrent avec prudence dans ce qui était, deux semaines plus tôt, un des plus importants centres médicaux de Louisiane. Abandonné à la hâte, comme en témoignent les chaussures, sacs et vêtements laissés à même le sol, l’hôpital est une ruine. Un sarcophage même, puisque derrière la porte barricadée de la chapelle se révèle une morgue de fortune où s’entassent une cinquantaine de corps. Incompréhensible bilan humain qu’il s’agit ici d’éclaircir.
Catastrophe dans la catastrophe
En restreignant son cadre aux murs du Memorial Medical Center, Five Days at Memorial, adaptation d’un livre-enquête de la journaliste du New York Times Sheri Fink (qui lui a valu le prix Pulitzer), s’attelle à expliquer une catastrophe dans la catastrophe. Une tragédie nationale scrutée par le petit bout de la lorgnette