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Libération
Nanar

«Halo», on décroche

L’adaptation du jeu vidéo mettant en scène le combat entre un super soldat et une armée d’extraterrestres se prend trop au sérieux et ne propose que des images et un univers pauvres.
Cette adaptation ne pouvait accoucher que d’un étron chromé. (CBS/Paramount+)
publié le 30 avril 2022 à 19h51

Dans l’océan de projets ineptes nés du besoin irrépressible d’alimenter le rayon nouveautés des plateformes de VOD, Halo se trouve très haut. Comment imaginer une seule seconde, en effet, que l’adaptation en série télé d’un jeu de tir à la première personne mettant en scène le combat entre un super soldat, Master Chief, et une armée d’extraterrestres bariolés puisse accoucher d’autre chose que d’un étron chromé ? Les 90 millions de dollars de budget alloué par Paramount+ en font certes un nanar richement doté, mais l’on se surprend à trouver la chose encore pire qu’attendue tant la série se prend au sérieux. On écope ainsi de longues scènes étalant les états d’âme d’un super soldat américain à l’œil vide qui refuse de se laisser dicter sa conduite par un commandement spatial des Nations unies aux faux airs de complexe militaro-scientifique qui travaille à «créer la prochaine étape de l’évolution humaine».

Sous les kilos de plomb de l’armure, un drame intime. Un cœur qui bat – républicain, voire libertarien. De quoi faire passer Mandalorian pour une série d’esthètes punks. Aussi pauvres que puissent sembler l’univers et les images d’Halo (voir l’IA Cortana et se crever les yeux), ce que la série vend, ce sont ses combats tournés en vue première personne – comme le jeu, t’as vu ? – contre d’affreux Covenant dont le violet d’origine a été remplacé par un gris plus passe-partout. Parce que, dans le fond, cette série n’est destinée qu’à ceux qui connaissent la vraie couleur des méchants des jeux d’origine. Un produit calibré pour un public déjà conquis d’avance. La vraie menace de cet univers : les fans.

Halo, sur Canal + à partir du 28 avril, deux épisodes chaque jeudi.