En 2021, la série Netflix Squid Game avait été un phénomène culturel mondial, le genre à attirer une foule de fans pour une opération promo parisienne autour d’un dalgona, sucrerie coréenne emblématique de l’intrigue, en guise d’hostie. Diffusée deux mois après, une autre série sud-coréenne, Hellbound, affola aussi les compteurs, avec des points communs visuels (le vert comme couleur d’uniforme, la mort comme spectacle), sans pour autant devenir source de mèmes – la faute sans doute à son pitch tout aussi dark mais en plus explicitement religieux, tendance prophétie apocalyptique. Ainsi, comment la société coréenne réagirait-elle si des «anges» (des visages flottants façon Magicien d’Oz) annonçaient subitement à des quidams à l’heure du déjeuner qu’ils vont mourir dans cinq minutes, une semaine ou dans vingt ans ? Et de mort très violente, avec aller express pour l’enfer, sous les coups de colosses gris surgis du néant qui se chargent ensuite de vous incinérer sur place. Une secte baptisée «la Nouvelle Vérité» s’accapare le phénomène pour se proclamer messagère de cette colère divine, tandis que «la Pointe de Flèche», mouvement fanatique anarchiste, stigmatise sur Internet ou à coups de battes de base-ball mécréants et «pécheurs». Bancale, à la fois économe et expéditive (six épisodes) dans son traitement des personnages, l
Sur Netflix
«Hellbound» saison 2, entrain d’enfer
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«Hellbound» a l’élégance d’éluder la question qui fâche : son chaos est-il l’œuvre de Dieu ? (Won-jin Jo/Netflix)
par Léo Soesanto
publié le 24 octobre 2024 à 17h13
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