La catastrophe, forcément. Mais pas celle qu’on attend et redoute aujourd’hui dans une série médicale. La cata, c’est celle des moyens de l’hôpital, qui trouve ici une manifestation physique à l’état liquide : une gigantesque inondation liée à une canalisation dans les sous-plafonds qui pète à cause du froid. Chaussures, chaussettes et pantalons gorgés de flotte, c’est tout un hôpital qui s’agite en glissant pour évacuer les patients et sauver le matos. Avec, pour conséquence directe et durable, le transfert du service des urgences dans les locaux de la médecine interne où travaillent les quatre jeunes toubibs qu’on marquait à la culotte dans la première saison d’Hippocrate.
Enthousiasmante relecture française de l’exercice de la série médicale, la série de Thomas Lilti – cinéaste, scénariste et ex-toubib – brillait par sa façon de présenter l’hôpital sans fard ni héros sans sacrifier pour autant le côté addictif du feuilleton. C’était en novembre 2018, autant dire il y a un siècle. Un hiatus source d’une inquiétude injuste : a-t-on encore envie de s’infliger pareille série quand les débats sur le taux d’occupation des lits de réanimation ont remplacé ceux sur le taux de chômage ? Il faut moins de dix minutes pour balayer les doutes, oublier le Covid, et se laisser happer par l’urgence de cette guerre pour trouver le moindre mètre carré utile.
A lire aussi
Dans les couloirs exigus de cet établissement de banlieue parisienne, c’est la cour des miracles : un type s’allonge pour soulag