Parmi les récalcitrants à l’esprit de dérision de Tout simplement noir, l’intelligente comédie à succès de Jean-Pascal Zadi, il y en avait pour regretter que la fiction française s’empare majoritairement des questions du racisme sous le prisme de la poilade, au risque d’en émousser la gravité, quand les mêmes enjeux aux Etats-Unis s’inscrivent plus volontiers dans un registre «noble» et sérieux (option sourcils froncés). Si ces différences de traitement ne sont sûrement pas anodines, en faire un argument disqualifiant contre Zadi frise le contresens sur ce que peut le rire en matière de subversion, et revient à manquer les raisons qui font du comédien-auteur l’une des précieuses révélations des dernières années. Une approche des situations rendue désopilante par sa présence physique hébétée, un art de poser le malaise et de le mettre au défi de la bêtise. Le comique du film reposait beaucoup sur la façon dont son personnage de «JP» s’efforçait de répandre une bonne parole militante pour élever les consciences, mais ne faisait que semer violences et divisions partout où il passait, s’en étonnant toujours sur l’air de «j’ai dit une connerie ?» ou «ça, c’est pas good vibe…».
Buzz d’outsider
La nouvelle série de Zadi quitte le registre de l’autofi