Par sa programmation en prime-time, par sa durée exceptionnelle pour France 2 (quatre épisodes répartis en deux soirées) et le fait qu’elle porte l’ambition du service public de ne pas laisser le champ de la série documentaire aux seules plateformes, la série l’Affaire d’Outreau se présente en «série événement». Mais c’est par sa forme et sa justesse que cet objet hybride, qui convoque le langage du cinéma, de la série et du théâtre pour toucher au fond de l’affaire se distingue. Libération s’est entretenu avec ses deux réalisateurs, la documentariste Agnès Pizzini et le cinéaste Olivier Ayache-Vidal, en quête d’une écriture tout à la fois grand public et scrupuleusement précise.
Commençons comme vous le faites, par ce plan introductif, cette longue séquence aérienne où vous approchez de la tour du Renard, passez par une fenêtre et une porte avant que ne se dévoile un gigantesque plateau de tournage. Et au milieu des acteurs qui s’apprêtent à rejouer l’affaire, surgit un des vrais protagonistes de l’affaire Outreau. C’est très désarçonnant…
Olivier Ayache-Vidal : Derrière ce plan, il y avait deux idées : d’abord, celle de montrer Outreau, cette ville au bord de la mer et, ensuite, l’envie d’entrer tout de suite dans l’idée principale de la série, dans la mise en scène, et montrer que nous allions mélanger f