Prenez le jeu des sept différences. D’un côté, une vieille et noble tante au brushing bien laqué, inquiète de la raréfaction de ses deniers et courroucée par les chambardements de la société : le ballet de l’Opéra national de Paris. De l’autre, son portrait cubiste et coloré, esquissé dans une série dont la seconde saison est diffusée sur la plateforme OCS mardi, soit le jour même de l’ouverture de saison de la vénérable institution. Comme pour tous les jeux, il y a une règle, scrupuleusement rappelée par carton avertisseur avant chaque épisode de l’Opéra : «Cette série est une œuvre de fiction, les personnages et les situations qui y sont décrits sont purement imaginaires et ne sauraient refléter la réalité de l’Opéra national de Paris.» Bien. Maintenant, on peut jouer ? Ce personnage de danseuse étoile un peu rock, là, cette Zoé Monin qui enchaîne les verres, les soirées déglingue et les clopes, n’est-ce pas un peu Marie-Agnès Gillot ? Et celle bien scolaire au visage de poupée, n’est-elle pas inspirée de Dorothée Gilbert ? Surtout, à quelle personne réelle attribuer cette sentence prononcée par le redoutable personnage de maîtresse de ballet qu’incarne majestueusement l’actrice Anne Alvaro ? «La direction de la danse à l’Opéra de Paris, c’est comme Matignon, c’est l’enfer mais ça ne se refuse pas.» La phrase vient-elle
Fiction et réalité
L’Opéra de Paris dans les pas de la série
Article réservé aux abonnés
Dans «l’Opéra», rôdent avec majesté le sourire de pythie et les manipulations de Diane Taillandier (Anne Alvaro). (Victoria Production)
par Ève Beauvallet
publié le 19 septembre 2022 à 7h56
Dans la même rubrique