A l’instar de David Chase, autre showrunner star de sa génération, le très prolifique David E. Kelley, fou de soul et de rock seventies, est un mélomane qui aime larder ses séries de chansons. Ally McBeal avait ressuscité Barry White et Al Green pour toute une génération. Mr. Mercedes sorti du gouffre, pour son générique, un inédit de Dylan (Series of Dreams). Love & Death fait grand cas du grand tube de Carole King, la ballade Tapestry : invoquée par deux amants comme un hymne intime, moquée par eux, embrassée l’instant d’après pour ses paroles absconses et pourtant si éloquentes. Son surgissement dans le récit de la série explicite en cas d’école la méthode de ce ponte un brin sous-estimé de la série américaine – tous les moyens sont bons pour percer la membrane qui sépare l’intérieur de l’extérieur d’une vie qu’on raconte, surtout à la télévision.
Deuxième adaptation, un an après Candy : Meurtre au Texas, d’un fameux fait divers de 1980, Love & Death (Eros et Thanatos, à quelques nuances près) en profite remarquablement puisque en lieu et place du drame d’épouvante escompté – une femme a tué sa vo