Les deux premières saisons (2015-2017) de Master of None nous avaient ravis : les mésaventures de Dev (Aziz Ansari) dans la jungle des rencontres amoureuses (le versant rom-com) et des coulisses du cinéma (le versant cringe comedy, ou comédie de l’embarras) avaient une pimpante énergie new-yorkaise, une malice sans mépris et les dilemmes adéquats de tout trentenaire («une partie de moi pense qu’avoir des enfants serait une expérience humaine géniale et l’autre partie se dit que je ne pourrai pas sortir le soir manger des pâtes si je le veux»). La série devait beaucoup à la personnalité centrale d’Ansari, co-créateur avec Alan Yang de la série, lutin aux yeux ébahis et premier rôle de personnage asiatique consistant dans une série américaine depuis des lustres. Bardé de prix et de reconnaissances, le lutin, féministe revendiqué, fut ensuite suspecté d’être un loup : en 2018, il fut accusé de comportement sexuel abusif (1) et, n’était un retour au stand-up (notamment pour Netflix en 2019), il fait profil bas depuis. D’où la surprise de cette saison 3 de la part d’un Ansari ayant toujours nourri la série de son expérience : les accusés de la vague #MeToo promettent généralement d’«apprendre sur eux-mêmes» et Ansari est pour le coup très studieux. Toujours réalisateur et auteur, il se met en retrait ici pour mettre en avant Denise, personnage secondaire des précédentes saisons mais vite remarqué pour l’abattage de son interprète Lena Waithe. La comédi
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«Master of None», saison 3 : plans de couple
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«Master of None», saison 3. (COURTESY OF NETFLIX/NETFLIX)
par Léo Soesanto
publié le 5 juin 2021 à 2h55
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