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«Mon Petit Renne», aux prises avec l’emprise psychologique

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Inspirée de la vie de son créateur et interprète, Richard Gadd, la série sur un humoriste et la femme qui le harcèle embarque le spectateur dans un bouillonnement de souvenirs refoulés qui emprunte au thriller paranoïaque.
Inspirée de la vie de son créateur et interprète, Richard Gadd, la série sur un humoriste et la femme qui le harcèle embarque le spectateur dans un bouillonnement de souvenirs refoulés qui emprunte au thriller paranoïaque. (Ed Miller/Netflix)
publié le 1er mai 2024 à 17h51

Avec un bond de 64 % sur sa deuxième semaine suivi d’un maintien soutenu dans le podium des programmes les plus regardés de Netflix au mois d’avril, sans star et en dépit d’un titre assez déconcertant (non vous n’êtes pas dans l’onglet jeunesse), voilà le dernier tenant du rôle désormais routinier de la petite pépite nationale érigée inopinément en sensation hégémonique des plateformes. Ecrite, réalisée et interprétée par l’humoriste écossais Richard Gadd d’après son seul-en-scène éponyme, Mon Petit Renne est un récit d’inspiration autobiographique centré sur la relation entre un double fictionnel renommé Donny et une drôle d’âme en peine, harceleuse majuscule qui jeta en 2015 son dévolu sur lui et fit de sa vie un enfer pendant deux ans.

Position de complices

Gadd a changé les noms, les faits, les lieux, brouillant les pistes que des spectateurs malveillants auraient pu tenter d’emprunter pour harceler à leur tour les personnes dont il s’inspire (Martha la harceleuse, Darrien le producteur toxicomane et violeur). Il n’en est pas moins le seul maître à bord, narrateur-dictateur d’un rapport fictionnalisé sans autre point de vue que le sien, bien qu’il y ait heureusement soin de contrebalancer sa toute-puissance par un florilège de confessions honteuses et autres coupables préférences masturbatoires.

Le bouillonnement narcissique de souveni