Monarch : Legacy of Monsters sonne comme un titre alternatif, antiroyaliste, à The Crown. C’est le nom que se donne, comme le note un personnage d’une organisation type «CIA mais pour Godzilla» et le prétexte à un spin-off sériel du «MonsterVerse», cette franchise peuplée par les King Kong et Godzilla ressuscités par Hollywood pour donner dans le pugilat de monstres (Godzilla vs Kong en 2021). Question échelle, on n’est même plus perplexe face à l’idée d’une débauche de destruction hebdomadaire, avec civils en fuite et grosses bébêtes en chauffe au format série, à une ère où tout ce qui se voit au cinéma se regarde indifféremment sur un smartphone dans le métro. Et sans doute était-on déjà conditionné après avoir vu, enfant, des acteurs en costume de latex écraser des maquettes de pylônes électriques dans des super sentai télévisés nippons tels Bioman.
Après-catastrophes
D’emblée, le premier épisode de Monarch… justifie l’existence de la série en rendant Godzilla à son pays d’origine : à Tokyo, un demi-frère et une demi-sœur découvrent chacun l’existence de l’autre et que leur père cachottier travaillait secrètement pour l’organisation Monarch avant de disparaître. Chasse au dahu, puis aux origines, qui se déploie en mélo intergénérationnel où la série valdingue entre les époques pour narrer la genèse de Monarch,