Loin du personnage de comics dont il est adapté, le superhéros patriotique Peacemaker, dans la série éponyme que lui consacre James Gunn (Horribilis, Gardiens de la galaxie 1 et 2) est un paradoxe politique monté sur des pattes épaisses. Caricature de realpolitik à l’américaine, il incarne la paix armée, celle qui s’impose à coups de bombes et en renversant des gouvernements démocratiquement élus.
Ultraviolent, bas du front, ce rejeton traumatisé d’un papa white supremacist du nom de Dragon blanc agit selon «une acception de la liberté libertarienne et proto-fasciste», dixit l’une de ses acolytes. Ce qui en fait hic et nunc un antihéros idéal pour l’entertainment US, les yeux dans les phares de l’après-Trump. Alors, après son apparition dans Suicide Squad (le reboot réussi, réalisé par Gunn en 2021), on s’attendait à ce que cette série consacrée au «plus gros connard du monde» («world’s biggest douchebag») plonge des deux pieds dans la catharsis malaisante et le gore hypocrite ; ou, à l’inverse, rachète son vilain héros après lui avoir tapé sur les doigts.
Humanité inespérée
Surprise bonne ou mauvaise – c’est selon – Gunn, par lâcheté ou esprit de contradiction, a fait l