Comme son titre l’indique, Reboot se moque de l’inévitable manie de Hollywood de ressusciter, prolonger tout ce qu’elle produit à coups de remakes ou «legacyquels». Soit la réunion, quinze ans plus tard, du casting d’une sitcom vaguement ringarde des années 2000 par la grâce d’une showrunner avide d’en faire le truc «le plus drôle qui soit, mais sans jamais qu’on rie une seule fois devant». Step Right Up, la série dans la série, montre le rappel de ses acteurs vite largués par un paysage médiatique qui a changé, où les maîtres mots sont diversité, streaming et concentration des médias – Reboot est diffusé en France sur Disney +, clin d’œil, clin d’œil…
Il y a l’acteur qui avait donc claqué la porte de la sitcom pour devenir un artiste sérieux (en vain), l’actrice en jachère qui s’est mariée depuis à un aristocrate européen, l’ex-toxicomane de plateau et l’ancien enfant acteur toujours coincé dans les jupes de sa maman. Vieux démons et conflits personnels planent sur cette satire qui confirme la suprématie hollywoodienne à se regarder le nombril et s’auto-cannibaliser sans fin, à faire rire de ses propres rouages et de la vie au bureau. Mais les meilleures blagues ne portent pas sur la coordination d’intimité (comment ne pas avoir d’érection en tournage) ou la télé-réalité, mais bien sur l’accouchement même de l