«Tout ceci n’était qu’un rêve.» Non content de renvoyer à la toute première scène de la série, une fusillade de parking saisie dans le coaltar d’un déjà-vu, le titre de l’ultime épisode d’Atlanta dit bien ce que fut ce joyau de série télé, amatrice de pieds de nez, de contre-pieds, d’élévation de point de vue comme d’apnée intérieure, transpercée par des décrochages hors sujet, hors personnage, pour mieux remettre en plein dans le mille quand on ne s’y attend plus.
Atlanta – qui semblait n’être au départ que l’histoire d’Earn, jeune Afro-Américain brillant et paumé qui, de retour en Géorgie, s’improvise manager de son cousin rappeur après avoir plaqué sa scolarité à Princeton sans qu’on sache trop pourquoi (on en apprend plus ici en dix minutes que durant les trois saisons précédentes) – n’a fait que s’affirmer, épisode après épisode, en magnifique composé instable. Sujet à de si nombreux changement d’états de fait que la série semble en mesure d’absorber toutes les formes d’écriture – pamphlétiste, poétique, naturaliste, fantastique, parodique, documentaire, récit d’apprentissage… – sans jamais se dissoudre, perdre son identité et oublier ses points de fixation. A commencer par la question raciale, gravée dans son ADN.
Un refus du confort
Tourné en même temps que la saison 3 diffusée en début d’année, ce dernier tour de piste