Les scénaristes français de série ont beau avoir été biberonnés aux shows de HBO, les voilà qui nous font un remake de Thierry la Fronde. Le groupe Facebook «Paroles de scénaristes» accueille depuis décembre les témoignages anonymes de scénaristes, télé comme cinéma, se sentant floué(e)s, invisibilisé(e)s, rabaissé(e)s. C’est là que David Elkaïm et Vincent Poymiro, scénaristes en chef d’En thérapie, ont protesté de ne pas avoir été associés au plan promo de la série d’Arte, au profit de ses réalisateurs plus bankable (traduction de «ils viennent du cinéma»), Eric Toledano et Olivier Nakache. Depuis, le succès d’En thérapie a conforté leur position et relancé un débat sur le statut de scénariste en France, de plus en plus brûlant depuis que les séries hexagonales ont commencé à s’exporter, comme Lupin ou Dix pour cent. Les raisons de ce statut rabaissé sont connues : la toute-puissance en France du réalisateur, perçu comme le vrai auteur de l’œuvre (notion héritée du cinéma et de la Nouvelle Vague), le manque d’argent pour rémunérer correctement l’écriture et, sur un plan sémantique, l’absence presque comique d’une traduction française au tout-puissant terme a
Billet
Scénaristes : désillusions en séries
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Depuis décembre, des scénaristes français témoignent anonymement sur Facebook pour dénoncer leur invisibilisation, dans un monde qui fait la part belle aux réalisateurs.
Fanny Herrero, créatrice de «Dix pour cent», a quitté la série au terme de la 3e saison. (Eric Fougère/Corbis via Getty Images)
ParLéo Soesanto
Publié le 17/02/2021 à 18h09
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