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Libération
Pieds nickelés

Série: «Gaslit», la farce cachée du Watergate

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La dernière création de Robbie Pickering expose le grotesque au cœur du scandale de la présidence Nixon au travers d’une galerie de personnages secondaires et barges.
Sean Penn et Julia Roberts dans «Gaslit». (Starz Entertainment)
publié le 8 mai 2022 à 18h05

A la Maison Blanche, dans la salle d’attente du Bureau ovale. Un conseiller juridique auprès de Richard Nixon attend que ce dernier daigne le recevoir pour une entrevue, et subit les humiliations en chaîne de sa secrétaire, qui n’a aucune idée de qui il peut bien être. Puis survient la déconvenue tant appréhendée : le Président est en rendez-vous avec un sénateur, qu’il doit prolonger «indéfiniment». De retour dans son bureau, l’homme se déchaîne sur un coupe-papier, et se blesse. Puis sa petite amie l’appelle depuis l’aéroport. Elle descend tout juste de son vol et souhaite savoir comment s’est passé l’audience avec Nixon. Elle lui confie son étonnement quant au fait qu’il soit si aisé de le joindre, elle qui prévoyait qu’appeler le conseil juridique de la Maison Blanche soit beaucoup plus compliqué, «une série de standards allant jusqu’à l’Olympe.» L’homme se masse la main, tente de garder la face, finit par l’éconduire, minable, quand elle lui rappelle qu’elle a réservé des billets pour le concert de Cat Stevens.

Démonstration par l’absurde

Remarquablement construite, cette scène entre John Dean (Dan Stevens) et sa future femme Maureen (Benny Gilpin) est un exemple parmi tant d’autres de l’écriture formidable de Gaslit, nouvelle série de Robbie Pickering, bras droit de Sam Esmail sur Mr. Robot, et dont l’argument de vente initial e