La peak TV à son pic. Combien d’années aura-t-on le réflexe – l’instinct de préservation ? – de penser à écrire ces mots en envisageant le bilan de l’année série qui s’achève ? Démultiplication des plateformes, engouement créatif, exil de la création par un appel d’air inexorable d’un champ de création (le cinéma) vers les autres, la fiction circonscrite au (x) petit(s) écran(s) apparaît désormais moins comme une grille dans laquelle choisir sa distraction qu’un flux sans fin (infinite scroll de la mort) de possibles échappées où les ponctuels clignotements (ces séries que tout le monde regarde) créent davantage le sentiment de «Fomo» (fear of missing out, peur de rater l’essentiel) et la frustration qu’ils ne permettent de s’orienter.
Un anachronisme ? Quand partout fleurissent les appels à la sobriété, à la consommation responsable, voire à la décroissance, notre ère de production extravagante d’histoires, d’images et de «contenus» semble ne plus jamais devoir s’interrompre. En février, le cabinet Nielsen, qui comptabilise les audiences aux Etats-Unis, se fendait d’un chiffre vertigineux : les Américains auraient à portée de doigt et d’abonnement une offre délirante équivalente à 817 000 séries télé.
Au top
Quelques mois plus tard, le même cabinet mesurait une nouvelle augmentation annuelle du nombre