A l’heure où se réveille dans tous les recoins de l’Europe et du monde une forme d’autoritarisme viril à laquelle le Duce a donné son nom de baptême, la série blockbuster italienne Mussolini : Son of the Century, adaptée de la saga best-seller d’Antonio Scurati sur le règne du dictateur, ne pouvait qu’être l’événement dominant de cette huitième édition lilloise du festival Séries Mania. Il n’est pas évident à digérer : la naissance du fascisme filmée comme une orgie opératique, et son protagoniste comme un showman à la fois bovin et débonnaire, être magique dansant à la fois sur l’histoire et de part et d’autre du quatrième mur, s’adressant régulièrement au spectateur. C’est peut-être du théâtre italien ; peut-être aussi une curieuse idée faisant de Benito le premier youtubeur d’extrême droite. D’où le fait que la série de Joe Wright, d’abord repoussante, outrageuse, accroche, tant son indignité est somme toute consciente, voire réflexive. Mais elle est seule dans son couloir, à côté d’un tout-venant de thrillers hyperréalistes qui, par son volume, restera la signature de cette édition.
Ainsi la photographie mentale d’une série du milieu des années 2020, au même titre que celle des années 1980 serait un cop-show ou celle des années 1990 une