Avouons qu’on avait envie de voir une mini-série sur la success story de Spotify comme de se faire arracher une dent. A fortiori une série produite et diffusée par Netflix, homologue SVOD de la plateforme de streaming musical suédoise, qui a renversé l’industrie du cinéma en même temps que Spotify refondait l’économie de la musique (notamment en blackboulant la grande majorité des artistes, forcés d’accepter ce nouveau modèle légal, mais qui ne leur rapporte presque rien en rémunération directe)… Sauf qu’à la différence de Netflix, Spotify a beaucoup moins «disrupté» l’économie de la musique que profité du piteux état dans lequel elle se trouvait dans la première moitié des années 2000 – comme ne manque pas de le souligner avec une opportune limpidité The Playlist. Inspirée d’un livre enquête de Sven Carlsson et Jonas Leijonhufvud, la série de Luke Franklin n’est pas non plus un portrait à charge, ou hagiographique, de Daniel Ek, cofondateur et PDG du géant suédois dont la figure ambivalente est devenue à juste titre le catalyseur des luttes des syndicats d’ar
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Spotify dans «The Playlist» : écoute que coûte
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La série de Luke Franklin, qui retrace la genèse du géant du streaming, réussit à montrer que Spotify, sous ses airs de projet grand public, a rendu richissimes majors et entrepreneurs en précarisant les artistes.
Martin Lorentzon (incarné par Christian Hillborg), cofondateur de Spotify. (Netflix)
ParOlivier Lamm
Publié le 15/10/2022 à 17h08
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