C’était quand même mieux avant. On ne parle pas ici du grand et rance «avant» façon Zemmour, juste d’un petit créneau situé entre la fin de la suprématie des chaînes de télévision et l’explosion incontrôlée du nombre de plateformes de streaming. D’une époque où la qualité et la clarté de l’offre légale suffisaient à faire reculer le piratage. En ce temps-là, l’amateur de productions HBO savait où diriger son regard pour trouver son compte. Des habitudes chamboulées par le lancement de HBO Max aux Etats-Unis, le nouvel acteur rendant le sceau de qualité HBO moins lisible et éparpillant ses productions à l’export quand elles ne s’abîment pas quelque part dans l’Atlantique. On craignait que la superbe mini-série Station Eleven, dont on était sans nouvelle depuis des mois, ne se perde ainsi en route, la voilà qui surgit là où on ne l’attendait pas : sur Syfy, entre deux redif de Charmed. Pas certain, donc, que cette superproduction comme le cinéma américain a tant de mal à en produire aujourd’hui trouve un écho à la mesure de ses qualités et ses ambitions. Mais elle est disponible, et c’est le plus important.
La première audace de ce récit post-apocalyptique, c’est qu’il ose penser contre le genre dans lequel il s’inscrit et préfère à l’esthétique de la ruine qui s’étale partout ailleurs (au cinéma, à la télé, en je