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Sur Canal, «la Fièvre» frissonne le glas

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Avec Benjamin Biolay en président de club de foot et Ana Girardot en humoriste d’extrême droite, la nouvelle fiction politico-apocalyptique d’Eric Benzekri («Baron noir») nous emmène sur la voie d’une troublante exaltation.
«La Fièvre» avec Ana Girardot et Salif Cissé. (Thibault Grabherr/Canal+)
publié le 14 mars 2024 à 17h25

La Fièvre conte une contagion. Ou une tempête de merde ? Qui peut faire la différence dans les années 2020, quand le quotidien médiatique fait se succéder les polémiques si brutalement, et incessamment que le réel, en ressenti, a des airs d’effondrement permanent ? Plus personne, pas même Samuelle Berger (Nina Meurisse). Cette conseillère en com politique sur le fil du rasoir se retrouve à vouer son expertise (et sa névrose) à sauvegarder de la ruine un club de football, le Racing, propulsé dans le chaos politique après que son joueur star, Fodé Thiam, a agressé et insulté son entraîneur en le traitant de «sale toubab». «Une histoire de foot ? Vous voulez dire une bombe à fragmentation avec plusieurs foyers potentiels de détonation simultanés, sur toute la ligne de fracture majeure de la société française» expose-t-elle à son psy, alors que se mettent en place les différents fronts du merdier – pardon, de l’affaire – : Fodé, le joueur en question (Alassane Diong), le patron du Racing, François Marens (Benjamin Biolay), les militants antiracistes (les «indigénistes», sosies approximatifs des Indigènes de la République), un député d’extrême droite, un ministre centriste… Et surtout Marie Kinsky (Ana Girardot), ex-amie de «Sam» devenue ennemie jurée de cette dernière et humoriste d’extrême droite à l’agenda (en anglais dans le texte) plus que trouble, la superméchante missionnée par elle-même de déverser de l’huile par hectolitres sur la controverse