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Série

Sur France Télévisions, «Frotter frotter» fait du social washing

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Chronique consensuelle et dépolitisée, la série de Marion Vernoux suit la grève de femmes de ménage dans un hôtel.
«Frotter frotter» relève d’une sorte de pensée magique, de psychologie positive. (Michael Crotto/Cinétévé - France Télévisions)
publié le 22 février 2025 à 10h17

Il y a quelque chose de paradoxalement obscène à voir proliférer des fictions par fiche métier sur des prolétaires exploités, en ce que leur seule existence suppose qu’on les estime nécessaires pour prendre en considération les concernés. Faut-il donc se faire tenir la main par une série comme Frotter frotter pour ouvrir son cœur aux femmes de ménage des hôtels ? La série en quatre épisodes de Marion Vernoux, lointainement inspirée du combat de Rachel Keke et des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, s’avance avec les formules d’excuse habituelles – «mettre des visages sur des statistiques», etc. – sans vraiment assumer qu’elle ne travaille rien de moins qu’une manne, un format quasiment élevé au rang de sous-genre : le feel good movie social. Qui commence toujours par la tragédie d’une injustice, avant d’éclore en une utopie de l’entraide, avec en général une star, et autour d’ell