Qui tue les jeunes femmes et les petites filles ? En 1989, dans la ville de Hörby, au sud de la Suède, Helen, 10 ans, disparaît non loin d’un supermarché durant le week-end de Pâques. Son corps est retrouvé sur un chemin de campagne, un sac-poubelle noir pour linceul. Elle a été violée et étranglée. Quelques mois plus tard est découverte en forêt la dépouille de Jannica, une prostituée, assassinée et dissimulée de la même manière. La police mettra quinze ans à résoudre ces deux crimes, qui ont bel et bien existé.
Des rayonnages de librairies aux menus des plateformes de streaming, le genre «true crime» s’est taillé au fil du temps une place conséquente. Faits divers non résolus à reprendre des décennies plus tard, affaires uniques et sensationnelles à décortiquer, itinéraires criminels de serial killers opérant sur les cinq continents… Si les modalités de traitement sont nombreuses, du docu pur à l’adaptation romancée, le genre pose toujours une question cruciale de mise en scène. Où commence la reconstitution, où s’arrête l’image documentaire, quel agencement narratif est privilégié pour exhumer ces chronologies lointaines, quelle dose d