Pour son lancement (en avril aux Etats-Unis et début décembre en France), la plateforme Paramount + s’est offert la plus belle des vitrines : une minisérie sur l’aventure que fut la production du Parrain, au tournant de la décennie 70, au sein du studio… Paramount. Grâce à la vision du légendaire head of production Bob Evans et au producteur Al S. Ruddy qui le suivit au jour le jour comme du lait sur le feu (The Offer s’inspire de ses souvenirs), le film de Francis Ford Coppola allait relancer le studio, alors en perte de vitesse, et l’aider à prendre la vague du Nouvel Hollywood.
Gros nounours anxieux
The Offer doit beaucoup à la flamboyance de Bob Evans, à qui revient d’asséner aux financiers deux ou trois sorties très enlevées sur le cinéma qu’il entend faire malgré eux, sur cette révolution qu’il ne faut pas se laisser passer sous le nez, ou sur l’absolue nécessité de sortir le Parrain avec trente minutes «de trop» quitte à perdre des séances… Matthew Goode qui l’incarne ici réussit à réinventer cette diction perpétuellement enrhumée de cocaïnomane qui nous était restée dans les oreilles depuis The Kid Stays in the Picture, documentaire-biopic génial dans lequel Evans se chargeait lui-même de la voix off. Mais la figure du producteur n’occulte pas, loin de là, les personnages moins spectaculaires, ni leur importance : Al Ruddy, héros de l’histoire malgré