Approcher The Old Man par le biais du genre conduit à une impasse. Installée dans le cousinage éloigné du thriller d’espionnage, la série ravive la flamme du seul contre tous, du fugitif solitaire traqué par les forces sans limite de l’Etat, de l’hyperprofessionnel pris en chasse par une armée de simples pros qui ne mesurent pas à qui ils ont affaire. Berlines noires, tireur embusqué, filatures numériques, mécaniques et pédestres… l’appareillage est familier mais échoue à préciser les contours d’une série tiraillée quant à sa forme, hésitant entre le récit parano 70s, l’action et le thriller léthargique.
Le plus simple consiste peut-être à revenir au titre, et à ce «Vieil Homme» incarné par Jeff Bridges. Avant de nous être formellement présenté, le personnage est résumé par le poids de son âge. Un veuf à barbe blanche réveillé à 2 heures du matin par une vessie capricieuse. Seul, dans une grande maison. Une fois le masque tombé, une fois statué que ce retraité rattrapé par un cadavre dans le placard, et forcé de tout laisser derrière lui, se trouvait être la plus effroyable machine à tuer de la CIA, on oubliera que le pilote de The Old Man présente un personnage d’une immense ambiguïté. Si reclus qu’on n’est pas complètement persuadés qu’il ait encore toute sa tête et qu’il y ait bien quelqu’un à l’autre bout du