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Spin-off

«The Penguin» sur Max, bête et méchant

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Ni film noir ni récit fantastique, le spin-off de «Batman» avec Colin Farrell dans le rôle du super-vilain est un triste pastiche scorsesien, sur fond de crime organisé italo-américain.
Colin Farrell dans «The Penguin». (Macall Polay/HBO)
publié le 19 septembre 2024 à 18h10

De quoi l’événement inédit que constitue la sortie toute proche de deux produits culturels de masse se déroulant dans fameuse ville fictive de Gotham City (The Penguin et Joker : folie à deux le 2 octobre) sans qu’aucun n’en fasse apparaître le personnage consubstantiel – un certain Batman – est-il le symptôme ? Ni d’un imbroglio de droits (malgré les rumeurs qui circulaient en début d’année) ni d’un crépuscule consommé des héros offrant à leurs antagonistes une popularité désormais plus forte (même si la tendance s’observe, et le Joker de Todd Phillips a par exemple mieux marché que le Batman de Matt Reeves), mais plus bêtement d’une atomisation de la production hollywoodienne en essaims de spin-off qui ne se justifient plus que par une stricte logique d’occupation de marché. Suivre le calendrier des sorties au rayon fantastique et super-héros procure le sentiment d’être moins le destinataire d’œuvres qu’un pion perdu dans la partie d’échecs en haute altitude que se livrent Marvel, DC, Star Wars, bientôt Dune à coups de séries inodores, instantanément ensevelies.

Le prestige de la marque HBO, récemment lancée en France, aurait pu faire l’effet d’un garde-fou contre cette vaporisation de l’industrie. Il suffira