Dans le sillon du Chernobyl (2019) de HBO apparaît ce qui ressemble presque à un sous-genre : la série de catastrophe industrielle. Une mise en récit d’un terrible accident, où l’on tente de regarder dans le même mouvement les origines de la catastrophe, le contexte social dans lequel elle survient, les tentatives plus ou moins empêchées par les pouvoirs publics pour endiguer le mal. Tout en élaborant autour des récits poignants et souvent héroïques de travailleurs dévoués, prêts à donner leur vie pour le bien commun. En juin, Netflix sortait The Days sur l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi. Et voilà que la plateforme s’empare de ce qui pourrait bien être la plus meurtrière de toutes, survenue en décembre 1984 à Bhopal (centre de l’Inde), où entre 3 800 et 25 000 personnes ont perdu la vie (bilan officiel et celui des associations) après qu’un gaz mortel s’est échappé de l’usine du groupe pétrochimique américain Union Carbide.
Impunité doublé de mépris
Centré sur la gare de Bhopal où des dizaines de personnes se sont calfeutrées pendant que le reste des habitants du bidonville installé près de l’usine agonisaient, The Railway Men : les héros de Bhopal s’ouvre sur l’arrestation du PDG américain Warren Anderson et