Menu
Libération
Série

«The Rehearsal» de Nathan Fielder sur Max, pilotage zygomatique

Article réservé aux abonnés
La saison 2 du mockumentaire, sorti le dimanche 20 avril, est un générateur renversant de vertiges conceptuels et philosophiques à nul autre pareil, entre exaltation cérébrale et sommet de comédie cringe.
Le cockpit s'impose comme le lieu fielderien par excellence. (Max)
publié le 16 avril 2025 à 17h48

«Mon film n’est pas sur le Vietnam, il est le Vietnam. Nous étions dans la jungle, nous étions trop nombreux, nous avions trop d’argent, trop de matériel, et peu à peu nous sommes devenus fous», expliquait Francis Ford Coppola à la conférence de presse cannoise d’Apocalypse Now en 1979. Nathan Fielder est d’une génération moins glorieuse de l’espèce humaine. Il est né au Canada en 1983. Il n’a pas connu de guerre sinon celle, modeste, triste, honteuse, à laquelle se livrent chaque jour les classes moyennes occidentales pour la préservation de leur situation économique, de leur bien-être ou de leur santé. Alors il a reconstruit cette guerre-ci.

Son succès grandissant l’a habilité lui aussi à copier le théâtre des opérations – un décor quotidien de citadin moyen, superposable à la réalité, une carte à l’échelle du territoire. Ce fut d’abord sa série mockumentaire Nathan for You, téléréalité parodique de coaching managérial à l’origine de multiples aventures entrepreneuriales aussi absurdes que réelles (une chaîne de Starbucks satirique, une marque de sportswear mémoriel, un best-seller de fitness…). Puis il y eut la première saison de The Rehearsal : un invraisemblable concept poussant plus loin le thème baudrillardien, en proposant à des inconnus de «répéter» des scènes de leur vie perso