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«True Detective, Night Country» : salut l’Arctique !

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L’anthologie policière renoue en Alaska avec la toile mystique de sa première saison culte en Louisiane, mais se complaît dans la lourdeur de certains effets scénaristiques.
Kali Reis et Jodie Foster dans «True Detective : Night Country». (HBO)
publié le 14 janvier 2024 à 15h49

Dix ans que True Detective vit prisonnière du passé. Piégée dans un bayou dont la série n’est jamais parvenue à se dépêtrer. A l’époque, la série anthologique était louée pour l’érudition noire de son créateur Nic Pizzolatto, qui renouvelait le polar en l’immergeant dans une folk horror gothique typiquement américaine, pour la plastique de l’image taillée par Cary Fukunaga, pour la voix traînante de l’ex-jeune premier Matthew McConaughey réinventé en flic nietzschéen. Et puis l’emballement public, et critique, s’est effondré au moment de changer de cadre. Los Angeles d’abord, puis l’Arkansas. Cinq années séparent la saison 3 de ce Night Country qui fait office de nouveau départ. L’équipe originale n’officie plus qu’à titre de producteurs exécutifs et laisse les rênes à la cinéaste et productrice mexicaine Issa López (Tigers Are Not Afraid, sorte de Calvin et Hobbes à Ciudad Juárez) et à sa star Jodie Foster.

La série s’installe en Alaska, aux portes d’une nuit sans fin. Un cadre de polar polaire propice à l’émergence d’un lieu hors du monde, à la manière de la Louisiane des débuts. Night Country débute où finissait The Thing de John Carpenter : par la disparition d’une équipe de scient