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Libération
Milieu carcéral

«Sing Sing» : la prison redorée de Greg Kwedar

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Avec une douceur singulière, la fiction documentée du réalisateur américain, portée par un casting d’anciens détenus, raconte l’histoire vraie d’un prisonnier injustement condamné à une longue peine qui s’émancipe par le théâtre.
Colman Domingo joue John «Divine G» Whitfield qui, durant sa longue incarcération, monta, écrivit, joua de nombreuses pièces de théâtre. (Metropolitan Films)
publié le 28 janvier 2025 à 16h59

Un personnage réel dont la vie est portée à l’écran, le cinéma en a multiplié les fictions et les corps mimétiques, rien de nouveau. Mais une nette préférence est accordée aux récits des grands hommes, à la forme hagiographique. Ainsi selon que le personnage est une célébrité historique ou un complet inconnu, tel film sera qualifié de biopic, tel autre de chronique, drame édifiant des «riches heures» ou rubrique ordinairement placardée de la formule «inspiré de faits réels». Ne sont pas traités à l’identique êtres d’exception et monsieur Tout-le-Monde, les mémoires des hommes illustres et les tranches de vie quotidienne. Disons qu’il y a les chansons de geste et qu’il y a Sing Sing, chanson de prison, les nobles mémoires d’outre-tombe et les vulgaires carnets du sous-sol.

Mise en abyme politique

Colman Domingo, interprète principal du film, joue ce détenu réel, John «Divine G» Whitfield, qui durant sa longue incarcération, monta, écrivit, joua au sein du programme RAT – Rehabilitation Through Arts – de nombreuses pièces de théâtre en prison. Domingo (vu dans Euphoria ou