C’est l’histoire d’une jeune metteure en scène très «inspirée» et d’aînés embarrassés. D’un spectacle dont on ne parlerait pas s’il n’avait reçu à l’unanimité le prix du jury du Théâtre 13 à Paris, composé selon la notule informative, «des principales institutions présentes dans le secteur du théâtre et de programmateur·rice·s de théâtre». C’est l’histoire de Marie Mahé, comédienne metteure en scène lauréate pour Viril(e)s, qu’on a pu découvrir pendant dix jours jusqu’au 15 octobre au Théâtre 13, une scène subventionnée qui privilégie le travail de compagnies pas encore repérées. Une belle exposition assortie d’un apport financier en coproduction et de deux dates de tournées comprises dans le prix. Viril(e)s, dont on a assisté à la première, emballe le public et notamment les lycéens présents en masse dans la salle ce soir-là. La pièce montre cinq jeunes femmes et un homme, qui s’adressent à tour de rôle frontalement au public, et délivrent sur le ton de la confidence et de la réflexion en train de se forger des récits sur la construction de leur identité sexuelle et la difficulté d’exister en dehors des clichés genrés, en particulier lorsqu’on est une femme considérée comme «masculine».
Ça ne mange pas de pain, les textes que doivent dire les (plutôt bons) acteurs sont peu élaborés, ils semblent directement dégorgés d’un magnétophone paresseux, et le spectacle commence par Sophia assise sur une chaise au centre de la scène qui se lève pour graffer les de