Le judo est l’art martial où il faut apprendre à tomber. Puis à se relever sans mal. Bel art donc mais peu cinégénique, pas comme la boxe, et ce n’est pas le film dont il est ici question qui nous démentira. Mais savoir tomber et se relever témoigne d’une qualité plus générale, et morale, du «film de sport» : plus dure sera la chute, à nous la victoire, et vice versa, savoir perdre et savoir endurer, un triomphe sportif stipule un triomphe sur soi-même plus encore quand le récit ambitionne de mêler à la performance un propos politique, comme c’est le cas dans Tatami. Mais pour savoir être édifiant il faut savoir se montrer didactique donc dialectique, et jamais idéologique – surtout pour signer alors un film à la gloire épaisse de l’Amérique «qui sauve» et protège.
Pari audacieux
Dans ce film de sport au noir et blanc surex à la Raging Bull, le pari était pourtant audacieux de dédier entièrement ce récit endurant à des femmes iraniennes, lors d’un championnat de judo à Tbilissi où l’enjeu essentiel sera de se mesurer ou pas (lors, de déclarer forfait sous un prétexte) à une adversaire représentante d’Israël… Coréalisé – le marketing du film l’a assez asséné – par un cinéaste israélien (Guy Nattiv) et la comédienne iranienne Zar Amir Ebrahimi (récompensée par le