Quelle est la meilleure manière de connaître une région quand, par bonheur ou malheur, l’un de ses parents a décidé de passer le plus clair de son temps sur une terre dont on ignore tout ? Est-il possible de passer un concours sans être happé(e) par l’esprit de compétition et être terriblement déçu(e) de ne pas être lauréat(e) ? Peut-on échapper au mépris de classe, que l’on appartienne à celle qui méprise ou à celle des méprisés ? Est-ce plus difficile d’être Miss Poitou-Charentes, de réussir une épreuve de salade de betteraves crues épluchage compris, ou d’être prise dans une école de théâtre réputée ? Les jeunes premières existent-elles encore aujourd’hui et sont-elles soumises à des canons esthétiques aussi étranges et intransigeants qu’il y a vingt ans ?
C’est avec cette farandole de questionnements, exprimés ou non sur le plateau, que Suzanne de Baecque, aujourd’hui 28 ans, a décidé de se lancer dans un concours de miss, autant pour concevoir un spectacle, Tenir debout, qui se rejoue jusqu’au 4 mars au T2G à Gennevilliers, que pour comprendre les aspirations de jeunes femmes de sa génération qu’elle n’aurait jamais rencontrées autrement. Elle est alors étudiante à l’Epsad à Lille, rattachée au théâtre du Nord, à l’époque dirigé par Christophe Rauck. On est en plein confinement, c’est sa dernière année, et l’école propose aux é