De l’Iran, sa patrie d’origine où il a signé deux premiers films, à la Turquie, terre d’accueil pour The Things You Kill, Alireza Khatami filme au fond la même chose : des individus confrontés à la résistance d’institutions archaïques. Institution familiale ici, puisque le film s’intéresse à Ali, un professeur de retour au pays après plusieurs années passées aux Etats-Unis, qui bute contre l’autorité intransigeante de son père. Au point de questionner son propre désir de paternité, et même de soupçonner son géniteur d’être responsable de la mort de sa mère, survenue après une chute inexpliquée.
Plutôt que de se précipiter vers son argument de thriller, The Things You Kill se distingue par un sens de la situation, dans la lignée du précédent long-métrage de Khatami. Comme dans Chroniques de Téhéran, film à sketchs centré sur les dysfonctionnements de la société iranienne, il déploie ses séquences dans la durée, par de longs plans qui laissent éclater les inégalités des différents rapports de force, entre père et fils, mari et femme, professeur et élèves, supérieur et employé, etc. Chaque petit dérèglement en surface (canalisations pourries, vieille imprimante défectueuse) devient