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Interview

Tiken Jah Fakoly : «La plupart de mes chansons sont toujours d’actualité»

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Primé aux Victoires de la musique en 2003, le ponte ivoirien du reggae dénonce la post-colonisation et défend l’union africaine dans ses textes. Il jouera son nouvel album «Acoustic» dans différents festivals cet été.
Tiken Jah Fakoly. (Laura Gilli)
publié le 28 juillet 2025 à 15h23

Il y a tout juste vingt-cinq ans, Tiken Jah Fakoly se révélait à nos oreilles en glanant le prix RFI Découvertes Afrique, après s’être fait connaître en Afrique avec Mangercratie. Né le 23 juin 1968 à Odienné dans le nord-ouest de la Côte-d’Ivoire, le chanteur en qualité de descendant d’un chef guerrier, Fakoly Koumba, ne va cesser de dénoncer les politiques de la sous-région et même bien au-delà en donnant sa propre version du Cours d’histoire, pour paraphraser un de ses albums. C’est ainsi qu’il stigmatise les agissements de la Françafrique dans un album du même nom enregistré aux studios Tuff Gong avec notamment Sly and Robbie, la rythmique du reggae. A la clé, un énorme succès et une victoire de la musique française en 2003, une cérémonie où il prend la parole pour dénoncer la post-colonisation, alors même qu’il a été contraint à l’exil de son pays, entré en guerre civile.

Depuis Bamako, il ne renoncera jamais au combat, comme lorsqu’il pointe les agissements du président Wade, ce qui lui vaudra d’être persona non grata au Sénégal, tout comme il s’engage dans de multiples causes, abolition de la dette qui plombe tant de pays, prise de position sur le climat qui ruine les économies locales ou contre le jihadisme qui menace les pays du Sahel. Iconique pour toute une génération, Tiken comme on le nomme tout bonnement a choisi d’en revenir à la musique de ces racines, avec un album Acoustic paru en février 2024. L’occasion de faire entendre autreme