L’annonce est tombée mardi 18 mai peu avant 22 heures, à une poignée d’heures de la réouverture tant attendue depuis sept mois des salles de spectacle. Dans un communiqué, le directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Stéphane Braunschweig, déclare se résigner «avec une tristesse immense à annuler les représentations de la Ménagerie de verre tant que l’occupation se poursuit», celle-ci ayant commencé le 4 mars, et entraîné dans son sillage une centaine de lieux partout en France. On doit avouer qu’on ne s’y attendait pas. Trop absurde. Trop dramatique.
La veille, un filage de la Ménagerie avec trente personnes de l’équipe de l’Odéon dans la salle s’était particulièrement bien passé. Les équipes artistiques et techniques en étaient sorties revigorées. On était entré dans le théâtre et l’ambiance était quasi routinière, les occupants vaquant à leurs occupations, deux AG quotidiennes, tandis que la voix des acteurs qui répétaient une ultime fois résonnait dans les couloirs. Le théâtre bourdonnait de présences et d’activités multiples. Et surtout, les négociations entre les occupants et la direction se poursuivaient, un rendez-vous quotidien, tendu peut-être, décevant souvent, mais avec des avancées.
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En deux mois et demi, les représentants du mouvement et Stéphane Braunschweig, qui au départ ne se parlaient pas, commençaient à se connaî