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Pollution

«Toxicily», un documentaire en queue de poison sur une zone contaminée sicilienne

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Consacré aux victimes de la pollution d’une zone pétrochimique dans l’est de la Sicile, le film reste en surface de son sujet ambitieux.
Une zone pétrochimique en Sicile. (JHR films)
publié le 18 septembre 2024 à 6h45

La zone pétrochimique d’Augusta-Priolo se situe au nord de Syracuse, dans l’est de la Sicile. L’endroit est moins réputé que sur la même côte, Taormine, l’Etna, Catane, ou le grand théâtre antique de Syracuse sur lequel se clôt avec belle solennité le documentaire de François-Xavier Destors et Alfonso Pinto. Augusta n’apparaît sur aucun guide du Routard et pour cause : nul n’a intérêt à en vanter les charmes pelés, les terres et fruits contaminés et les listes des victimes de cancer aux noms égrenés par le prêtre lanceur d’alerte devant quelques habitants regroupés en association. Le «film de zone» qu’est Toxicily (contraction du titre à la crase trop astucieuse) s’éloigne résolument de la zone touristique pour filmer la désolation et les ruines de la région sinistrée. La pollution du complexe industriel coupant l’horizon de la mer et les champs de figuiers de ses cheminées hérissées, de ses cuves formant parfois, la nuit, un paysage d’apocalypse à la beauté des catastrophes, en fait une zone interdite, «pericolo di morte», où les vaches paissent et les poissons crèvent avant de nourrir les hommes.

Il y a le poids du sujet, l’ambition du projet, et le résultat plus anecdotique du film. Bien parti et filmé, il répète vite la même déploration une heure durant