En cette période de chaos généralisé, voici un livre bouleversant d’humanité qui remet d’équerre les fondements mêmes de la vie en société. A 40 ans, Astrid est une femme brisée. Elle vient de perdre son mari et ses deux enfants dans un accident de voiture et cherche désespérément à retrouver l’envie de se lever chaque matin. Plus rien n’a de goût, plus rien n’a de sens. Alors elle vend son appartement parisien pour acheter, sans même la visiter, une maison isolée dans la région montagneuse du Mercantour. Elle a besoin de fuir les humains et de s’immerger dans la nature. Se couper du monde pour mieux retrouver ses souvenirs et les laisser s’envoler. «Elle ne vit que pour elle désormais», écrit Marie Pavlenko. Mais ils sont toujours là, Kamal, Jibril et Tom. «Elle voudrait leur dire le vent sur son visage humide de sueur, la puissance des contreforts, des à-pics, le vertige, les escarpements que le vent ravine, la calme immensité, éternelle, elle voudrait raconter le ciel plus proche, l’air au goût d’eau, le lit des ruisseaux empierrés. Ils ne sauront jamais.» D’eux, elle n’a gardé qu’un carton marqué d’une croix rouge posé près de son lit.

Un jour de tempête où elle s’est égarée dans la montagne, elle découvre une femme que le froid et la faim empêchent d’avancer davantage. Soraya a fui la Syrie de Bachar al-Assad avec sa f