Avec son premier film, l’écrivaine prolonge son travail autobiographique sur les traumatismes de son enfance. Ce que l’écriture évoquait, elle a voulu le montrer, et rendre plus à vif sa cruelle vérité familiale et notre cécité sociale. Dans ce documentaire poignant, elle nous entraîne dans l’examen tenace de ce qui a rendu l’inceste possible. En salles.

La réalisatrice imagine une prof irresponsable (Louise Bourgoin) et désinvestie, forcée de faire concourir ses cancres dans un championnat international de latinistes, en compagnie d’un collègue perfectionniste (Xavier Lacaille). Le premier film d’Emilie Noblet montre d’emblée du chien et de l’esprit. En salles.

Dans l’adaptation du livre qui déclencha lors de sa parution en 2020 un salutaire débat sur l’emprise sur les mineurs, la comédienne Ludivine Sagnier incarne seule sur les planches du Théâtre du Rond-Point la jeune Vanessa Springora. La mise en scène de Sébastien Davis est fidèle au texte et aux questionnements soulevés par l’œuvre originale. Jusqu’au 6 avril au Théâtre du Rond-Point, Paris.

Isabelle Lafon met en scène une histoire extraordinaire de femmes qui se tiennent debout et manient le verbe avec une touchante sensibilité. Personne ici n’est maître de ses mots, qui ont parfois du mal à venir. Personne ne s’installe dans un discours – et qu’est-ce que ça fait du bien au théâtre. Au Théâtre de la Colline à Paris, jusqu’au 31 mars.

La dernière création de la compagnie siglée «magie nouvelle» est un sommet de prouesse technologique. On en sort médusé comme, imagine-t-on, nos lointains ancêtres du XVIIe siècle découvrant la lanterne magique. A Caen, les 27 et 28 mars, dans le cadre de Spring, puis en tournée (Pontoise, Suresnes, Lyon…).

Dans ses tableaux, il y a des collines, des prés, des mares, des nuages, mais surtout des arbres : chênes grandioses, châtaigniers, bouleaux squelettiques. Le peintre paysagiste de Barbizon est mis à l’honneur dans une expo mêlant des œuvres organiques et oniriques, qui retrace sa place singulière dans l’histoire de l’art et la défense de la nature. «Théodore Rousseau. La voix de la forêt» au Petit Palais, jusqu’au 7 juillet.

A l’occasion des 75 ans de la mort du truculent «peintre des masques», la Belgique met à l’honneur le style bizarre et ­irrévérencieux de James Ensor dans de nombreuses expositions, de Bruxelles à Ostende, où a été inaugurée au Mu.ZEE l’«année Ensor», avec une exposition de natures mortes.

Au sein de son nouvel accrochage, l’établissement parisien consacre une salle à l’œuvre picturale de l’artiste et ancienne compagne du peintre. Une réhabilitation bienvenue pour celle qui avait été maintenue dans son ombre malgré des oeuvres dans une veine proche du courant des Réalités Nouvelles et de Nicolas de Staël. Musée Picasso, 5, rue de Thorigny, Paris.

L’iconique ex-chanteuse de Sonic Youth sort son deuxième album solo. Toujours introvertie mais inspirée, elle y multiplie les hommages et emprunts aux artistes qui l’ont façonnée. The Collective (Matador /Beggars).

Muni d’un instrument de sa création, l’Engoulevent, le musicien expérimental aboutit à des sonorités inédites, foncièrement contemporaines. Prochain concert le samedi 30 mars au festival Variations (Nantes).