Sans emploi, Nicole (Valeria Bruni-Tedeschi) creuse jour après jour sa dette déjà considérable pour contenter Serge (Félix Lefebvre), son fils de 19 ans. Le jeune ingrat engloutit tel un enfant capricieux les derniers deniers de sa mère, qui, quant à elle, s’agrippe à lui comme pour aspirer un peu de cette jeunesse qui lui manque tant. Nicole a beau faire tous les sacrifices – jusqu’à décider de donner son corps à la science après sa mort pour éviter à Serge de lui payer un enterrement –, le duo en vient aux mains et Serge fugue. Bien qu’il dépeigne de nouveau une relation toxique entre parent et enfant, Morgan Simon s’éloigne ici de l’énergie abrasive de son premier film, Compte tes blessures (2016), pour adopter un style bien plus statique, qui semble dédié à la seule performance des comédiens. Rien de neuf dans le paysage du film d’engueulades : complicité passagère, cris et larmes – on finit même par danser en soirée pour oublier ses problèmes. Les étincelles entre Nicole et Serge, malheureusement, n’embrasent guère la mise en scène.
Bilan assez mièvre
Après le départ du fils, Une vie rêvée va cependant laisser place, durant quelques scènes, à un autre film, plus inattendu, presque hors sujet, mais peut-être plus intrigant. Les discussions de Nicole avec Norah (Lubna Azabal), tenancière de bar dont elle se rapproche, sont l’occasion pour elle de se raconter : «J’ai travaillé toute ma vie, et j’ai rien.» Et voilà que la chronique familiale bifurque vers le drame social c