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Théâtre

«Vaisseau familles» du collectif Marthe, rebours au bercail

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Avec un peu moins de brio qu’à leur habitude, les comédiennes racontent, références socio à l’appui, une histoire féministe de la famille en permanente recomposition.
La pièce éperonne cette institution qui nous paraît si naturelle et dont les sociologues nous ont appris qu’elle ne l’est pas : la famille. (Jean-Louis Fernandez)
publié le 1er avril 2025 à 14h57

On avait quitté le collectif Marthe, quatre femmes nées dans les années 1990, avec l’enthousiasmant Rembobiner, un spectacle qui avec peu de choses disait beaucoup des films et de la personnalité de Carole Roussopoulos, vidéaste féministe proche de Delphine Seyrig. On les retrouve à Paris pour leur nouvelle création au théâtre de la Bastille, Vaisseau familles, qui éperonne de front cette institution qui nous paraît si naturelle et dont pourtant les sociologues nous ont appris qu’elle ne l’est pas : la famille.

Les quatre Marthe prennent vaillamment la scène, se hèlent par leurs vrais prénoms, Marie-Ange, Clara, Aurélia et Itto, s’adressent à nous pour dire ce qu’elles ont tiré de leurs lectures (à la sortie, une fiche listant leurs références nous sera distribuée). D’une saynète à l’autre, elles filent du Moyen Age, où l’on fait famille bien plus largement qu’aujourd’hui, à la famille bourgeoise et paranoïaque du XIXe siècle, toute encodée du patriarcat napoléonien. Des années 1990 (dont le signe distinctif restera donc le-père-avec-son-camescope-à-la-main filmant un rêve de famille) à l’ambiguë aujourd’hui : explosion de la famille hétéro-nucléaire, backlash trumpiste compris.

Armoire normande

Vaisseau familles est une parfaite introduction à une sociologie de la famille telle qu’elle évolue et t