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Photographie : Vasantha Yogananthan, enjeux d’enfants

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Lauréat du prix franco-américain Immersion, le Français a ramené de sa résidence de trois mois en Louisiane une série bienveillante mais qui ne tombe pas dans la mièvrerie. Il est exposé à la Fondation Henri Cartier-Bresson.
Série «Mystery Street», réalisée en Louisiane en 2022. (Vasantha Yogananthan)
publié le 13 juin 2023 à 4h04

La phonétique connaissant aussi ses vicissitudes, un petit effort s’impose pour mémoriser sous nos latitudes le nom de Vasantha Yogananthan. Car il le mérite. Le photographe est le cinquième lauréat du prix Immersion, créé en 2014. Une commande franco-américaine, chaperonnée par la fondation d’entreprise Hermès, qui porte sur la production de séries inédites dont, sous la forme d’expositions et de publications, bénéficient en alternance des artistes établis de part et d’autre de l’océan Atlantique. Le prochain sur la liste sera Raymond Meeks et le précédent s’appelait Gregory Halpern.

«Climat de confiance réciproque»

Entre ces deux signatures américaines, se glisse donc Vasantha Yogananthan, qui lève aujourd’hui le voile sur «Mystery Street», fruit d’une virée effectuée l’an dernier en Louisiane. Halpern avait trimballé son boîtier en Guadeloupe, d’où il avait ramené un sujet sans concession, assez âpre et incommodant, à rebours du chromo touristique. Pas plus convenu, le regard que porte l’artiste d’origine franco-tamoule sur le biotope local apparaît d’une nature notablement différente, puisque empreint d’une bienveillance qui a cependant le bon goût de veiller à ne pas chavirer du côté de la mignardise.

Identifié depuis 2010, Yogananthan n’aime pas brusquer les choses, encore moins les