Menu
Libération
Film primé

«Vermiglio ou la mariée des montagnes», austère d’accueil

Article réservé aux abonnés
Le second long métrage de Maura Delpero dépeint avec mélancolie l’histoire d’amour entre un déserteur italien en 1944 et une jeune habitante d’un village dans les hauteurs.
Dans «Vermiglio», un déserteur et l’aînée d'une sororie tombent amoureux, leur mariage est célébré alors que la jeune femme est enceinte déjà et que la guerre agonise. (Cinedora)
publié le 19 mars 2025 à 1h42

Auréolé du Grand Prix du jury au festival de Venise, cru 2024, placé sous le haut patronage de Jane Campion qui proclama dans une lettre à l’Académie des oscars son admiration pour le film Vermiglio ou la mariée des montagnes, deuxième long métrage de Maura Delpero, après un remarqué Maternal il y a cinq ans, offre avec son prédécesseur beaucoup de points communs : la relation «sororale» de trois jeunes femmes – trois sœurs ici –, un lieu isolé, austère et reclus – ici le village montagnard de Vermiglio et son dialecte trentin, à la frontière autrichienne –, enfin un goût pour un certain quiétisme esthétique, pictural et soigné.

Hiver 1944, un soldat déserteur, un Sicilien, se réfugie dans les hauteurs glaciales de Vermiglio, diversement accueilli par les villageois. Il est placé sous la protection de l’instituteur du village, patriarche, fervent chrétien, fumeur plus qu’il ne veut le reconnaître et adepte d’images impies, mélomane qui préfère allouer ses maigres économies à l’achat d’un disque de Chopin ou de Vivaldi au lieu de nourrir sa famille de plus