Romans
D. Belloc. Les Aiguilles à tricoter
Postface de Mathieu Simonet. Ronces éditions, 176 pp., 18,50€.
Dans un bureau, une femme de quarante ans née en 1948, Marie, répond à une juge dont on n’entend pas les questions, réduites à des «-… ». Les scènes sont campées brièvement, et un récit en italiques prend le relais des déclarations, les prolongeant, les illustrant. L’ensemble est violent, vivant et riche. Aucun misérabilisme ne l’aplatit. Le temps d’épuiser son paquet de Gitanes, Marie raconte sa vie, sa mère qui n’a jamais voulu d’elle, les nourrices abominables les six premières années, son oncle qui la recueille mais ça se passe mal avec la tante. A quatorze ans Marie travaille, à quinze elle avorte. Elle est immense, comme son père, un type imprévisible qui veille sur elle de loin en loin. Dans la génération précédente, les fils cognent leur mère avec plaisir. Mais ce n’est pas dans la poitrine de sa mère que l’aîné de Marie plante un couteau, il choisit plutôt sa compagne. Depuis une décennie, Marie se passe des hommes. «Je suis restée quelque temps sans bosser, j’ai repris le tricot, avec Jean-Pierre c’était pas possible à cause des aiguilles.» Jean-Pierre la sodomisait avec des bougies, enfonçait des bouteilles, des briquets, et elle n’achetait plus de légumes.
Réédition par une nouvelle maison du quatrième roman de D. Belloc (1949-2013), paru en 1990 chez Julliard.
Nolwenn Le Blevennec Les Amies
Gallimard, 256 pp., 20 €.
Trois amies d’une trentaine d’années font le point après avoir dépassé une phase «materno-logistiqu