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Libération
Vu à Cannes

«Vingt Dieux» de Louise Courvoisier, hip hip hip Jura

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Sans esbroufe mais avec un naturel désarmant, la cinéaste chronique le quotidien d’une jeunesse déclassée. Et place au cœur de sa fable d’apprentissage une irrésistible histoire d’amour.
Après la mort de son père, Totone (Clément Faveau) reprend sa fruitière de comté. (Pyramide)
publié le 10 décembre 2024 à 15h06

La façon dont Vingt Dieux a fait irruption dans le paysage du cinéma français 2024 – propulsé en compétition Un certain regard à Cannes, entouré d’un bouche-à-oreille démentiel, vainqueur du prix Jean-Vigo et bon espoir de décrocher le césar du meilleur premier film – n’est pas forcément raccord avec la belle modestie du projet, sa réussite totale mais sans esbroufe, son sens du détail plutôt que de l’épate. Le film de Louise Courvoisier est à rapprocher, à plusieurs égards, de Leurs Enfants après eux mais pour en noter le tact, la délicatesse rêche, le sens de la durée et le refus du chiqué. Situé dans un territoire pareillement passé sous les radars de la start-up nation et de ses rêves de parlé globish, Vingt Dieux s’intéresse à une jeunesse digne des plus beaux rêves de François Ruffin, blanche, déclassée,